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Reclus .:. L’homme et la terre
159624
Reclus, Elisée, L’homme et la terre. Paris 1905-1908.
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Description
Reclus, Elisée,
L’homme et la terre. Paris: Librairie universelle, 1905-1908. 6 Bände mit Abbildungen im Text und auf Tafeln. Jeder Band mit Register. Halblederbände mit Blind- (Deckel) und Goldprägung (Rücken), marmorierte Vorsätze, Lesebändchen. 4to. 280 x 210 mm. 13827 g
* 1: Les ancêtres, Histoire ancienne. IV, 580 S.; 2: Histoire ancienne (suite). 572 S.; 3: Histoire ancienne (suite), Histoire moderne. 639 S.; 4: Histoire moderne (suite). 651 S.; 5: Histoire moderne (suite), Histoire contemporaine. 575 S.; 6: Histoire contemporaine (suite). 579 Seiten. - Einbände zum Teil leicht berieben und bestossen, Papier gebräunt und stellenweise etwas knitterig. Band 1: Seite 233/4 mit Riss; Band 6: Deckel lichtrandig, Seite 1/2 verfaltet / Produktionsfehler ohne Textbeeinträchtigung.
Bestell-Nr.159624
Reclus | Geographie | Ethnologie | Voelkerkunde | Anarchismus
https://comenius-antiquariat.ch/buch/159624.html
Kurz vor seinem Tod konnte der französische Geograph und Anarchist Elisée Reclus (1830-1905) dieses grosse Werk abschliessen, "où seraient exposées les conditions du sol, du climat, de toute l'ambiance dans lesquelles les événenments de l'histoire se sont accomplis, où se montrerait l'accord des Hommes et de la Terre, où les agissements des peuples s'expliqueraient, de cause à effet, par leur harmonie avec l'évolution de la planète."
PRÉFACE
Il y a quelques années, après avoir écrit les dernières lignes d'un long ouvrage, la Nouvelle Géographie universelle, j'exprimais le vceu de pouvoir un jour étudier l'Homme dans la succession des âges comme je l'avais observé dans les diverses contrées du globe et d'établir les conclusions sociologiques auxquelles j'avais été conduit. Je dressai le plan d'un nouveau livre où seraient exposées les conditions du sol, du climat, de toute l'ambiance dans lesquelles les événements de l'histoire se sont accomplis, où se montrerait l'accord des Hommes et de la Terre, où les agissements des peuples s'expliqueraient, de cause à effet, par leur harmonie avec l'évolution de la planète.
Ce livre est celui que je présente actuellement au lecteur.
Certes, je savais d'avance que nulle recherche ne me ferait découvrir cette loi d'un progrès humain dont le mirage séduisant s'agite sans cesse à notre horizon, et qui nous fuit et se dissipe pour se reformer encore. Apparus comme un point dans l'infini de l'espace, ne connaissant rien do nos origines ni de nos destinées, ignorant même si nous appartenons à une espèce animale unique ou si plusieurs humanités sont nées successivement pour s'éteindre et resurgir encore, nous aurions mauvaise grâce à formuler des règles d'évolution à l'inconnu, à battre le brouillard, dans l'espérance de lui donner une forme précise et définitive.
Non, mais nous pouvons du moins, dans cette avenue des siècles que les trouvailles des archéologues prolongent constamment en ce qui fut la nuit du passé, nous pouvons reconnaître le lien intime qui rattache la succession des faits humains à l'action des forces telluriques : il nous est permis de poursuivre dans le temps chaque période de la vie des peuples correspondant au changement des milieux, d'observer l'action combinée de la Nature et de l'Ilomme lui-même, réagissant sur la Terre qui l'a formé.
L'émotion que l'on éprouve à contempler tous les paysages de la planète dans leur variété sans fin et dans l'harmonie que leur donne l'action des forces ethniques toujours en mouvement, cette même douceur des choses, on la ressent à voir la procession des hommes sous leurs vêtements de fortune ou d'infortune, mais tous également en état de vibration harmonique avec la Terre qui les porte et les nourrit, le ciel qui les éclaire et les associe aux énergies du cosmos. Et, de même que la surface des contrées nous déroule sans fin des sites de beauté que nous admirons de toute la puissance de. l'être, de même le cours de l'histoire nous montre dans la succession des événements des scènes étonnantes de grandeur que l'on s'ennoblit à étudier et à connaitre. La géographie historique concentre en drames incomparables, en réalisations splendides, tout ce que l'imagination peut évoquer.
A notre époque de crise aiguë, où la société se trouve si profondément ébranlée, où le remous d'évolution devient si rapide que l'homme, pris de vertige, cherche un nouveau point d'appui pour la direction de sa vie, l'élude de l'histoire est d'un intérêt d'autant plus précieux que son domaine incessamment accru offre une série d'exemples plus riches et plus variés. La succession des âges devient pour nous une grande école dont les enseignements se classent devant notre esprit et mèlne finissent par se grouper en lois fondamentales.
La première catégorie d'événements que constate l'historien nous montre comment, par l'effet d'un dé.veloppement inégal chez les individus et dans les sociétés, toutes les collectivités humaines, à l'exception des peuplades restées dans le naturisme primitif, se dédoublent pour ainsi dire en classes ou en castes, non seulement différentes, mais opposées d'intérêts et de tendances, même franchement ennemies dans toutes les périodes de crise. Tel est, sous mille formes, l'ensemble de faits que l'on observe en toutes les contrées de l'univers, avec l'infinie diversité que déterminent les sites, les climats et l'écheveau de plus en plus entremêlé des événements.
Le deuxième fait collectif, conséquence nécessaire du dédoublement des corps sociaux, est que l'équilibre rompu d'individu à individu, de classe à classe, se balance constamment autour de son axe de repos : le viol de la justice crie toujours vengeance. De là, d'incessantes oscillations. Ceux qui commandent cherchent à rester les maitres, tandis que les asservis font effort pour reconquérir la liberté, puis, entrainés par l'énergie de leur élan, tentent de reconstituer le pouvoir à leur profit. Ainsi des guerres civiles, compliquées de guerres étrangères, d'écrasements et de destructions, se succèdent en un enchevêtrement continu, aboutissant diversement, suivant la poussée respective des éléments en lutte. Ou bien les opprimés se soumettent, ayant épuisé leur force de résistance : ils meurent lentement et s'éteignent, n'ayant plus l'initiative qui fait la vie ; ou bien c'est la revendication des hommes libres qui l'emporte, et, dans le chaos des événements, on peut discerner de véritables révolutions, c'est—à-dire des changements de régime politique, économique et social dùs à la compréhension plus nette des conditions du milieu et à l'énergie des initiatives individuelles.
Un troisième groupe de faits, se rattachant à l'étude de l'homme dans tous les âges et tous les pays, nous atteste que nulle évolution dans l'existence des peuples ne peut être créée si ce n'est par l'effort individuel. C'est dans la personne humaine, élément primaire de la société, qu'il faut chercher le choc impulsif du milieu, destiné à se traduire en actions volontairu)s pour répandre les idées et participer aux œuvres qui (modifieront l'allure des nations. L'équilibre des sociétés n'est instable que par la gène imposée aux individus dans leur franche expansion. La société libre s'établit par la liberté fournie dans son développement complet à chaque personne humaine, première cellule fondamentale, qui s'agrège ensuite et s'associe comme il lui plaît aux autres cellules de la changeante humanité. C'est en proportion directo de cette liberté et de ce développement initial de l'individu que les sociétés gagnent en valeur et en noblesse : c'est de l'homme que nait la volonté créatrice qui construit et reconstruit le monde.
La « lutte des classes », la recherche de l'équilibre et la décision souveraine de l'individu, tels sont les trois ordres de faits que nous révèle l'étude de la géographie sociale ct qui, dans le chaos des choses, se montrent assez constants pour qu'on puisse leur donner Io nom de « lois ». C'est déjà beaucoup de les connaître et de pouvoir diriger d'après elles sa propre conduite et sa part d'action dans la gérance commune de la société, en harmonie avec les influences du milieu, connues et scrutées désormais. C'est l'observation de la Terre qui nous explique les événements de l'Ilistoire, et celle-ci nous ramène à son tour vers une étude plus approfondie de la planète, vers une solidarité plus consciente de notre individu, à la fois si petit et si grand, avec l'immense univers.
L’homme et la terre. Paris: Librairie universelle, 1905-1908. 6 Bände mit Abbildungen im Text und auf Tafeln. Jeder Band mit Register. Halblederbände mit Blind- (Deckel) und Goldprägung (Rücken), marmorierte Vorsätze, Lesebändchen. 4to. 280 x 210 mm. 13827 g
* 1: Les ancêtres, Histoire ancienne. IV, 580 S.; 2: Histoire ancienne (suite). 572 S.; 3: Histoire ancienne (suite), Histoire moderne. 639 S.; 4: Histoire moderne (suite). 651 S.; 5: Histoire moderne (suite), Histoire contemporaine. 575 S.; 6: Histoire contemporaine (suite). 579 Seiten. - Einbände zum Teil leicht berieben und bestossen, Papier gebräunt und stellenweise etwas knitterig. Band 1: Seite 233/4 mit Riss; Band 6: Deckel lichtrandig, Seite 1/2 verfaltet / Produktionsfehler ohne Textbeeinträchtigung.
Bestell-Nr.159624
Reclus | Geographie | Ethnologie | Voelkerkunde | Anarchismus
https://comenius-antiquariat.ch/buch/159624.html
Kurz vor seinem Tod konnte der französische Geograph und Anarchist Elisée Reclus (1830-1905) dieses grosse Werk abschliessen, "où seraient exposées les conditions du sol, du climat, de toute l'ambiance dans lesquelles les événenments de l'histoire se sont accomplis, où se montrerait l'accord des Hommes et de la Terre, où les agissements des peuples s'expliqueraient, de cause à effet, par leur harmonie avec l'évolution de la planète."
PRÉFACE
Il y a quelques années, après avoir écrit les dernières lignes d'un long ouvrage, la Nouvelle Géographie universelle, j'exprimais le vceu de pouvoir un jour étudier l'Homme dans la succession des âges comme je l'avais observé dans les diverses contrées du globe et d'établir les conclusions sociologiques auxquelles j'avais été conduit. Je dressai le plan d'un nouveau livre où seraient exposées les conditions du sol, du climat, de toute l'ambiance dans lesquelles les événements de l'histoire se sont accomplis, où se montrerait l'accord des Hommes et de la Terre, où les agissements des peuples s'expliqueraient, de cause à effet, par leur harmonie avec l'évolution de la planète.
Ce livre est celui que je présente actuellement au lecteur.
Certes, je savais d'avance que nulle recherche ne me ferait découvrir cette loi d'un progrès humain dont le mirage séduisant s'agite sans cesse à notre horizon, et qui nous fuit et se dissipe pour se reformer encore. Apparus comme un point dans l'infini de l'espace, ne connaissant rien do nos origines ni de nos destinées, ignorant même si nous appartenons à une espèce animale unique ou si plusieurs humanités sont nées successivement pour s'éteindre et resurgir encore, nous aurions mauvaise grâce à formuler des règles d'évolution à l'inconnu, à battre le brouillard, dans l'espérance de lui donner une forme précise et définitive.
Non, mais nous pouvons du moins, dans cette avenue des siècles que les trouvailles des archéologues prolongent constamment en ce qui fut la nuit du passé, nous pouvons reconnaître le lien intime qui rattache la succession des faits humains à l'action des forces telluriques : il nous est permis de poursuivre dans le temps chaque période de la vie des peuples correspondant au changement des milieux, d'observer l'action combinée de la Nature et de l'Ilomme lui-même, réagissant sur la Terre qui l'a formé.
L'émotion que l'on éprouve à contempler tous les paysages de la planète dans leur variété sans fin et dans l'harmonie que leur donne l'action des forces ethniques toujours en mouvement, cette même douceur des choses, on la ressent à voir la procession des hommes sous leurs vêtements de fortune ou d'infortune, mais tous également en état de vibration harmonique avec la Terre qui les porte et les nourrit, le ciel qui les éclaire et les associe aux énergies du cosmos. Et, de même que la surface des contrées nous déroule sans fin des sites de beauté que nous admirons de toute la puissance de. l'être, de même le cours de l'histoire nous montre dans la succession des événements des scènes étonnantes de grandeur que l'on s'ennoblit à étudier et à connaitre. La géographie historique concentre en drames incomparables, en réalisations splendides, tout ce que l'imagination peut évoquer.
A notre époque de crise aiguë, où la société se trouve si profondément ébranlée, où le remous d'évolution devient si rapide que l'homme, pris de vertige, cherche un nouveau point d'appui pour la direction de sa vie, l'élude de l'histoire est d'un intérêt d'autant plus précieux que son domaine incessamment accru offre une série d'exemples plus riches et plus variés. La succession des âges devient pour nous une grande école dont les enseignements se classent devant notre esprit et mèlne finissent par se grouper en lois fondamentales.
La première catégorie d'événements que constate l'historien nous montre comment, par l'effet d'un dé.veloppement inégal chez les individus et dans les sociétés, toutes les collectivités humaines, à l'exception des peuplades restées dans le naturisme primitif, se dédoublent pour ainsi dire en classes ou en castes, non seulement différentes, mais opposées d'intérêts et de tendances, même franchement ennemies dans toutes les périodes de crise. Tel est, sous mille formes, l'ensemble de faits que l'on observe en toutes les contrées de l'univers, avec l'infinie diversité que déterminent les sites, les climats et l'écheveau de plus en plus entremêlé des événements.
Le deuxième fait collectif, conséquence nécessaire du dédoublement des corps sociaux, est que l'équilibre rompu d'individu à individu, de classe à classe, se balance constamment autour de son axe de repos : le viol de la justice crie toujours vengeance. De là, d'incessantes oscillations. Ceux qui commandent cherchent à rester les maitres, tandis que les asservis font effort pour reconquérir la liberté, puis, entrainés par l'énergie de leur élan, tentent de reconstituer le pouvoir à leur profit. Ainsi des guerres civiles, compliquées de guerres étrangères, d'écrasements et de destructions, se succèdent en un enchevêtrement continu, aboutissant diversement, suivant la poussée respective des éléments en lutte. Ou bien les opprimés se soumettent, ayant épuisé leur force de résistance : ils meurent lentement et s'éteignent, n'ayant plus l'initiative qui fait la vie ; ou bien c'est la revendication des hommes libres qui l'emporte, et, dans le chaos des événements, on peut discerner de véritables révolutions, c'est—à-dire des changements de régime politique, économique et social dùs à la compréhension plus nette des conditions du milieu et à l'énergie des initiatives individuelles.
Un troisième groupe de faits, se rattachant à l'étude de l'homme dans tous les âges et tous les pays, nous atteste que nulle évolution dans l'existence des peuples ne peut être créée si ce n'est par l'effort individuel. C'est dans la personne humaine, élément primaire de la société, qu'il faut chercher le choc impulsif du milieu, destiné à se traduire en actions volontairu)s pour répandre les idées et participer aux œuvres qui (modifieront l'allure des nations. L'équilibre des sociétés n'est instable que par la gène imposée aux individus dans leur franche expansion. La société libre s'établit par la liberté fournie dans son développement complet à chaque personne humaine, première cellule fondamentale, qui s'agrège ensuite et s'associe comme il lui plaît aux autres cellules de la changeante humanité. C'est en proportion directo de cette liberté et de ce développement initial de l'individu que les sociétés gagnent en valeur et en noblesse : c'est de l'homme que nait la volonté créatrice qui construit et reconstruit le monde.
La « lutte des classes », la recherche de l'équilibre et la décision souveraine de l'individu, tels sont les trois ordres de faits que nous révèle l'étude de la géographie sociale ct qui, dans le chaos des choses, se montrent assez constants pour qu'on puisse leur donner Io nom de « lois ». C'est déjà beaucoup de les connaître et de pouvoir diriger d'après elles sa propre conduite et sa part d'action dans la gérance commune de la société, en harmonie avec les influences du milieu, connues et scrutées désormais. C'est l'observation de la Terre qui nous explique les événements de l'Ilistoire, et celle-ci nous ramène à son tour vers une étude plus approfondie de la planète, vers une solidarité plus consciente de notre individu, à la fois si petit et si grand, avec l'immense univers.
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