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Fosca .:. L’art roman en Suisse
157813
Fosca, François, L’art roman en Suisse. Genève 1943.
Vorübergehend geschlossen
13.-28. November 2024
Beschreibung
Fosca, François,
L’art roman en Suisse. Genève: Roto-Sadag, 1943. 20 Seiten Text + 82 Seiten mit z.T. farbigen Abbildungen auf Tafeln. Pappband (gebunden) mit Schutzumschlag. Gross- 4to. 1128 g
* Les nouvelles éditions d’art. - Photographies de Paul Boissonnas
Bestell-Nr.157813
Fosca | Helvetica | Schweiz | Kunstgeschichte | Mittelalter | Mediaevistik | Romanik
AVANT-PROPOS
Lorsque nous nous sommes proposé, en publiant cette première série de trois ouvrages sur l'art en Suisse, de démontrer, dans le cadre de l'évolution de l'art en Occident, la formation artistique de nos contrées, nous avons pris comme règle première la grande rupture entre les principes fondamentaux de l'esthétique classique, décadente chez les Romains, et la renaissance des conceptions subjectives qui est le signe distinctif de l'art chrétien du haut moyen âge jusqu'à l'épanouissement de l'art roman proprement dit. Près d'un millénaire après cette rupture avec les traditions classiques, un nouveau changement radical se manifeste dans l'orientation des recherches esthétiques, changement d'une importance considérable dont nous subissons, de nos jours encore, les conséquences. A la fin du XII"le siècle, ce siècle des grandes expériences et des grandes réalisations, ce Grand Siècle disons-le, qui permit au génie occidental, libéré des réserves que lui imposait l'art de Byzance, l'épanouis-sement grandiose de toute sa puissance imaginative et expressive, l'artiste roman découvre ou retrouve soit par évolution naturelle, soit sous l'influence des souvenirs de l'antiquité, le goût ou le sens de l'observation de la nature. Mais avant qu'il ne s'engage de façon trop rationnelle dans cette nouvelle direction, l'artiste médiéval aura permis, par le mariage miraculeux et fugitif de deux conceptions esthétiques diamétralement opposées, l'un des moments les plus émouvants de l'histoire de l'art: ces admirables chefs-d'oeuvre que sont les statues des grands portails royaux, si près, dans la plénitude de leur invention et expression plastiques, des Korés de l'Acropole d'Athènes. Mais la véritable naissance ou renaissance des principes du naturalisme en Occident, dont Deonna a souligné la singulière similitude avec les débuts du classicisme grec du Vme siècle et le rigoureux parallélisme entre les évolutions de l'art classique grec et de l'art occidental à partir du XIIIme siècle, est le propre du génie français à l'époque gothique. La renaissance italienne ne fut que la grande période d'épanouissement et de réalisation de ces mêmes principes, qui survivront avec des fortunes diverses jusqu'à nos jours. L'abandon, au XIIIme siècle, des conceptions subjectives au profit des recherches naturalistes amènera fatalement l'artiste vers les conséquences inévitables de cette nouvelle attitude, la subordination de sa sensibilité à la nature créatrice de formes et de couleurs et son asservissement de plus en plus étroit à la recherche de l'imitation de la réalité. S'emparant de la nature comme source d'inspiration, et plus tard, lorsque sa puissance créatrice sera épuisée, comme modèle, l'artiste, d'inventeur de formes et de rapports de couleurs, devient inter-prète puis copiste. L'artiste n'invente plus une arabesque qui traduit pour lui le mouvement, mais étudie l'anatomie qui lui permettra de recomposer scientifiquement ce mouvement; de même il n'invente plus un rapport de couleurs pour créer l'émotion artistique, mais s'efforcera de communiquer l'harmonie des tons que lui impose son modèle; et bientôt la couleur ne sera pour lui qu'un moyen de plus pour parfaire l'illusion optique qu'il cherche à donner de la réalité. Il anime peu à peu ses personnages dont il traduira plus tard, sur leurs visages et dans leurs attitudes, leurs joies et leurs douleurs. Appliquant les lois de la perspective puis du raccourci et du clair-obscur, il troue le champ de ses peintures. Il étudie les aspects les plus changeants et les plus subtils de la lumière et, poussant la recherche du réalisme jusqu'à ses ultimes conséquences, il proposera le « trompe-l' ceil ». Et lorsque, ayant épuisé les possibilités du classicisme, l'artiste privé de tout élan créateur devient un homme de métier et cherche dans la seule habileté technique la justification de son oeuvre, il parvient très vite à la virtuosité la plus stérile. Les différentes époques gothiques ont connu à des degrés divers, dans le cadre de moins en moins rigide de la religion, les phases de cette évolution fatale. De même, lorsque l'Eglise perd le sens de l'initiative spirituelle en Europe, et que l'artiste de la Renaissance, libéré de la tutelle du mysticisme et de l'iconographie religieuse, trace un poème à la gloire de la beauté charnelle du corps humain auquel il doit le velouté de sa palette comme il en devra la somptueuse symphonie à l'éclat profane de son époque, il ne fait que préciser de plus en plus des conceptions esthétiques inaugurées quelques siècles avant lui, mais dont son époque laïque a permis l'apogée. Et si l'impatient génie baroque a bouleversé les lois logiques du classicisme, l'artiste de ce temps conserve néanmoins, dans la représentation figurée, les principes esthétiques fondamentaux du naturalisme qu'il pliera aux exigences despotiques de sa joyeuse ou dramatique fantaisie, dont les excès mêmes provoquèrent le froid rationalisme de la fin du XVIIIme siècle.
Ce sont les étapes successives de l'évolution de l'art de ces époques dans nos contrées qui seront le sujet des trois nouveaux ouvrages de cette collection: l'art gothique, l'art renaissant et l'art baroque en Suisse. Les témoignages de ces différentes formes d'art qui nous restent en Suisse, d'une richesse incomparable en regard des rares vestiges que nous laissèrent les époques antérieures, attestent que nos ancêtres ont su accepter les lois des grands courants créateurs venus de l'extérieur mais aussi qu'ils ont su les assimiler selon leur propre tempérament. Et si l'art renaissant fut d'une brièveté remarquable dans nos contrées, l'art gothique et l'art baroque ont marqué d'une profonde empreinte le visage de notre patrie. Nous ne saurions terminer sans dire encore toute notre gratitude à tous ceux qui nous ont aidé à mener à bonne fin la publication des trois premiers volumes; nous savons que nous pouvons compter sur leur précieux concours lors de l'élaboration de nos prochains ouvrages.
Lucien MAZENOD.
L’art roman en Suisse. Genève: Roto-Sadag, 1943. 20 Seiten Text + 82 Seiten mit z.T. farbigen Abbildungen auf Tafeln. Pappband (gebunden) mit Schutzumschlag. Gross- 4to. 1128 g
* Les nouvelles éditions d’art. - Photographies de Paul Boissonnas
Bestell-Nr.157813
Fosca | Helvetica | Schweiz | Kunstgeschichte | Mittelalter | Mediaevistik | Romanik
AVANT-PROPOS
Lorsque nous nous sommes proposé, en publiant cette première série de trois ouvrages sur l'art en Suisse, de démontrer, dans le cadre de l'évolution de l'art en Occident, la formation artistique de nos contrées, nous avons pris comme règle première la grande rupture entre les principes fondamentaux de l'esthétique classique, décadente chez les Romains, et la renaissance des conceptions subjectives qui est le signe distinctif de l'art chrétien du haut moyen âge jusqu'à l'épanouissement de l'art roman proprement dit. Près d'un millénaire après cette rupture avec les traditions classiques, un nouveau changement radical se manifeste dans l'orientation des recherches esthétiques, changement d'une importance considérable dont nous subissons, de nos jours encore, les conséquences. A la fin du XII"le siècle, ce siècle des grandes expériences et des grandes réalisations, ce Grand Siècle disons-le, qui permit au génie occidental, libéré des réserves que lui imposait l'art de Byzance, l'épanouis-sement grandiose de toute sa puissance imaginative et expressive, l'artiste roman découvre ou retrouve soit par évolution naturelle, soit sous l'influence des souvenirs de l'antiquité, le goût ou le sens de l'observation de la nature. Mais avant qu'il ne s'engage de façon trop rationnelle dans cette nouvelle direction, l'artiste médiéval aura permis, par le mariage miraculeux et fugitif de deux conceptions esthétiques diamétralement opposées, l'un des moments les plus émouvants de l'histoire de l'art: ces admirables chefs-d'oeuvre que sont les statues des grands portails royaux, si près, dans la plénitude de leur invention et expression plastiques, des Korés de l'Acropole d'Athènes. Mais la véritable naissance ou renaissance des principes du naturalisme en Occident, dont Deonna a souligné la singulière similitude avec les débuts du classicisme grec du Vme siècle et le rigoureux parallélisme entre les évolutions de l'art classique grec et de l'art occidental à partir du XIIIme siècle, est le propre du génie français à l'époque gothique. La renaissance italienne ne fut que la grande période d'épanouissement et de réalisation de ces mêmes principes, qui survivront avec des fortunes diverses jusqu'à nos jours. L'abandon, au XIIIme siècle, des conceptions subjectives au profit des recherches naturalistes amènera fatalement l'artiste vers les conséquences inévitables de cette nouvelle attitude, la subordination de sa sensibilité à la nature créatrice de formes et de couleurs et son asservissement de plus en plus étroit à la recherche de l'imitation de la réalité. S'emparant de la nature comme source d'inspiration, et plus tard, lorsque sa puissance créatrice sera épuisée, comme modèle, l'artiste, d'inventeur de formes et de rapports de couleurs, devient inter-prète puis copiste. L'artiste n'invente plus une arabesque qui traduit pour lui le mouvement, mais étudie l'anatomie qui lui permettra de recomposer scientifiquement ce mouvement; de même il n'invente plus un rapport de couleurs pour créer l'émotion artistique, mais s'efforcera de communiquer l'harmonie des tons que lui impose son modèle; et bientôt la couleur ne sera pour lui qu'un moyen de plus pour parfaire l'illusion optique qu'il cherche à donner de la réalité. Il anime peu à peu ses personnages dont il traduira plus tard, sur leurs visages et dans leurs attitudes, leurs joies et leurs douleurs. Appliquant les lois de la perspective puis du raccourci et du clair-obscur, il troue le champ de ses peintures. Il étudie les aspects les plus changeants et les plus subtils de la lumière et, poussant la recherche du réalisme jusqu'à ses ultimes conséquences, il proposera le « trompe-l' ceil ». Et lorsque, ayant épuisé les possibilités du classicisme, l'artiste privé de tout élan créateur devient un homme de métier et cherche dans la seule habileté technique la justification de son oeuvre, il parvient très vite à la virtuosité la plus stérile. Les différentes époques gothiques ont connu à des degrés divers, dans le cadre de moins en moins rigide de la religion, les phases de cette évolution fatale. De même, lorsque l'Eglise perd le sens de l'initiative spirituelle en Europe, et que l'artiste de la Renaissance, libéré de la tutelle du mysticisme et de l'iconographie religieuse, trace un poème à la gloire de la beauté charnelle du corps humain auquel il doit le velouté de sa palette comme il en devra la somptueuse symphonie à l'éclat profane de son époque, il ne fait que préciser de plus en plus des conceptions esthétiques inaugurées quelques siècles avant lui, mais dont son époque laïque a permis l'apogée. Et si l'impatient génie baroque a bouleversé les lois logiques du classicisme, l'artiste de ce temps conserve néanmoins, dans la représentation figurée, les principes esthétiques fondamentaux du naturalisme qu'il pliera aux exigences despotiques de sa joyeuse ou dramatique fantaisie, dont les excès mêmes provoquèrent le froid rationalisme de la fin du XVIIIme siècle.
Ce sont les étapes successives de l'évolution de l'art de ces époques dans nos contrées qui seront le sujet des trois nouveaux ouvrages de cette collection: l'art gothique, l'art renaissant et l'art baroque en Suisse. Les témoignages de ces différentes formes d'art qui nous restent en Suisse, d'une richesse incomparable en regard des rares vestiges que nous laissèrent les époques antérieures, attestent que nos ancêtres ont su accepter les lois des grands courants créateurs venus de l'extérieur mais aussi qu'ils ont su les assimiler selon leur propre tempérament. Et si l'art renaissant fut d'une brièveté remarquable dans nos contrées, l'art gothique et l'art baroque ont marqué d'une profonde empreinte le visage de notre patrie. Nous ne saurions terminer sans dire encore toute notre gratitude à tous ceux qui nous ont aidé à mener à bonne fin la publication des trois premiers volumes; nous savons que nous pouvons compter sur leur précieux concours lors de l'élaboration de nos prochains ouvrages.
Lucien MAZENOD.
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